dimanche 2 février 2014

LES JOIES DE LA PROVINCE

Plus de dix ans que je suis parti. Mais je continue à suivre la situation politique. Ça me remplit de joie. A chaque élection, je me demande si ça va être pire…..Je ne suis jamais déçu : c’est pire.

Chez moi, c’est la terre de la garbure, de la piperade et du marmitako. Cuisine de meusclagne. Tu mets de tout, tu mélanges, tu touilles, il en sort toujours quelque chose.

Le jeune calife (enfin, jeune, faut le dire vite) qui avait succédé au vieux calife se retire. Il en a marre. Il avait succédé à Papa parce que Papa l’avait mis là. Le deuil étant enfin fait, il s’en va. J’ai toujours eu le sentiment que la politique l’emmerdait. Mais bon, faut ce qu’il faut, permettre aux récifs de s’enfoncer dans la vase, laisser le temps éroder ce qui pouvait gêner. C’est fait, il se tire.

Et donc appel d’air. Le Calife était à droite. Un coup dans un parti, un coup dans un autre, parfois deux en même temps. Si, si, un temps, il était maire investi par le RPR et député investi par l’UDF. La politique n’est intéressante qu’avec deux cuillères. Qui sera calife à la place du calife ?

Là bas, Iznogoud, il s’appelle JR, l’avocat retors qui croit que Briscous, c’est Dallas. Le califat, il en rêve, comme rêve le croyant d’Achille Zo (sauf les houris, c’est pas son truc l’odalisque, il a un côté coincé, Pépère). Il sait que c’est pas gagné, les Roses guettent. Alors, il a fait son marmitako. Façon Dallas, sans panache, sans classe. Il a ramassé tout ce qu’il pouvait au fond de la cale du bateau pour le jeter dans la marmite.

Jérôme, par exemple. Gentil, Jérôme. Ancien socialiste. Ancien adversaire surtout. Il y a quelques élections, Jérôme était l’adversaire de JR, il l’a même joliment dosé. Mais Jérôme a quitté le PS qui ne l’a pas choisi pour des postes plus brillants, alors JR l’a récupéré en oubliant les campagnes passées, les injures parfois. Il est démocrate-chrétien, JR, il sait pardonner, tendre l’autre joue.

Yves. Lui, je l’ai toujours appelé la Voix de son Maître. Journaliste du vieux Calife qu’il savait interviewer avec une obséquiosité confondante. Yves, il a la dent dure avec les faibles. Avec les puissants, la colonne vertébrale s’adapte. Viré par le jeune calife, il l’a combattu et vu que JR était le lieutenant du jeune calife, il n’avait pas de mots assez durs. Oubliés les mots, oubliée l’opposition, embrassons nous Folleville !!!!!

Martine… A gauche toute. Juge prudhommale, versant salarié. Compagne de route du PS qui ne lui pas déroulé le tapis rose…Partie chez les Verts, séduite par l’électorat basque….pour finir adjointe d’un maire UMP. A la voir, on l’imagine pas capable de telles contorsions. He bé oui !! Comme quoi… Elle l’a dit, Martine : y’a que les imbéciles qui changent pas d’avis. Doit pas être bête, vu que le changement avec elle, c’est tous les jours. Pour faire bon poids, elle est venue avec son copain Bernard, ancien Vert lui aussi. Comme quoi….

JR, il est à l’UDI vu que Bayrou qui fut son mentor avait du plomb dans l’aile. Borloo, ça lui paraissait plus fiable pour l’avenir. C’est un homme de parapluie. Et de langage. Voilà des années qu’il se proclame homme de culture. Peut être. Mais pas de patrimoine. Le patrimoine, ça fait pas le poids face aux contingences de la vie moderne. Après avoir concocté un Plan de Sauvegarde qui livre Bayonne aux promoteurs et aux défiscalisateurs, après avoir fait tout ce qu’il pouvait pour ne pas respecter le testament de Léon Bonnat et que les Musées Nationaux récupèrent un musée qui appartenait à tous les Bayonnais, il continue. Il a lu Foucault : les mots, c’est pas les choses.

En face, la gauche se marre. Ce regroupement pathétique ne ressemble à rien d’autre qu’à un groupe de prédateurs oubliant toute leur histoire pour se partager les dépouilles du Vieux. On se situe à droite par habitude. JR, il s’affirme UDI investi par l’UMP, mais il engrange tout ce qu’il peut : es défroqués du socialisme, les petits basquisants, les anciens écologistes. On sent bien comment il fait sa liste : 1% à prendre ici, 2% à récupérer là… Sûr qu’il va en récupérer. Mais combien en perdra t’il ?

Parce que l’avantage des petites villes, c’est que tout le monde sait tout. Pas la peine de faire une communication compliquée. Ça ne sert à rien. Moi, citoyen lambda, je regarde sa meusclagne et je me dis : « Ils ont vraiment pas honte ».

Ils arrivent tous avec leur gamelle pour aller à la soupe. Oubliant toutefois que gamelle a plusieurs sens. Ils pourraient bien la prendre avant de la remplir.


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